L'âge de raison
Les personnes âgées ont quelque chose que beaucoup n'ont pas. Si les jeunes ont une montre, eux ils ont le temps. Même si pratiquer le bonsai est accessible à tous, cela demande de s'y consacrer régulièrement. Idéalement chaque jour.
Avec l'âge, on a plus de temps, et on devient plus raisonnable. Après l'insolence de la jeunesse, on revient à des concepts plus classiques, plus traditionnels. Le bonsai japonais, même s'il parait rigide et formel, reste un socle solide sur lequel revenir et s'appuyer.
Au Japon, le bonsai est une passion de personnes âgées ?
Au pays du soleil levant, le bonsai est en déclin progressif. Les jeunes véhiculent même l'image d'un loisir de personnes âgées. Ce n'est pas tout à fait faux, mais il faut replacer cela dans son contexte socio-professionnel. Au Japon, les gens travaillent beaucoup et il n'y a pas beaucoup de temps libre pour les loisirs. Finalement, ce sont les personnes du troisième âge qui disposent de suffisament de temps libre pour entretenir quotidiennent des bonsais.
Cette image tend cependant à évoluer, avec l'émergence de nouveaux styles plus libres qui s'éloignent du standard des canons bien établis.
En France, force est de constater que les artistes les plus connus ne sont pas les plus jeunes. Là encore, on ne peut vraiment se consacrer au bonsai que lorsque l'on est bien ancré dans la vie. Un travail, une famille, des enfants qui commencent à quitter le nid. Beaucoup de jeunes se sont lancés et ont été rattrapés par les impératifs de la vie. J'ai moi aussi connu un parcours assez cahotique. On ne peut vraiment faire du bonsai que lorsque l'on est bien dans sa vie et bien dans sa tête.
Préférer les petits bonsais aux plus gros
Je le constate régulièrement, les amateurs qui étaient il y a encore quelques années forts et vigoureux, ont de plus en plus de mal à déplacer et porter de gros bonsais. Ils sont lourds, encombrants. Avec l'âge, nous perdons progressivement nos forces, et c'est une chose à laquelle ceux qui aiment les gros doiveht penser. Je vois progressivement des amis se déparer de leurs plus grosses pièces, tout simplement parce qu'elles ont de plus en plus de mal à les bouger. Il y a également le risque de chute, plus important avec un gros pot.
Bien entendu, on peut se faire aider, les clubs et les amis sont là pour ça. Mais c'est toujours mieux d'être idépendant. La solution est alors de se concentrer sur des bonsais plus petits, SHOHINS ou CHUHINS. Quand l'arbre tient dans la main, tout semble plus simple.
Sur ce type d'arbre il n'est pas non plus besoin de poser du gros fil de ligature, les travaux ne nécessitent pas d'avoir beaucoup de force.